Illumination 3

 
U. G Krishnamurti
 
 
Ce qui m'intéresse c'est de vous montrer que vous pouvez marcher, et s'il vous plaît, jetez toutes ces béquilles. Si vous étiez vraiment handicapés, je ne vous conseillerais pas de le faire. Mais l'idée d'être un handicapé vous est imposée par les autres qui veulent vous vendre leurs béquilles. Jetez-les et vous pouvez marcher. C'est tout ce que je peux dire. " Si je tombais..." : c'est là votre peur. Abandonnez vos béquilles, et vous n'allez pas tomber.
L'état naturel n'est pas l'état dans lequel se trouve l'homme réalisé ou divinisé, ce n'est pas quelque chose à atteindre, à accomplir ou que l'on doive faire exister ; c'est là -- c'est l'état de vie. Cet état n'est autre que l'activité fonctionnelle de la vie. Par " vie " je n'entends pas quelque chose d'abstrait ; j'entends la vie des sens qui fonctionnent naturellement sans l'ingérence de la pensée.
Dieu est le plaisir ultime, la joie ininterrompue. Il n'existe rien de tel. Votre désir de quelque chose qui n'existe pas est la cause de votre problème.
La transformation, moksha, la libération, et toutes ces balivernes ne sont que variations sur une même note : le bonheur en permanence.
Toutes vos expériences, toutes vos méditations, toutes vos prières, tout ce que vous faites, est égocentrique. Cela renforce le soi [ego], augmente son dynamisme, lui fait accumuler de la force, et donc vous emmène dans la direction opposée. Tout ce que vous faites pour vous libérer de ce soi est également égocentrique.
On vous a dit de pratiquer l'état sans désir. Vous l'avez pratiqué pendant trente ou quarante ans, mais le désir vous assaille toujours. Donc, quelque chose ne va pas quelque part. Il n'y a rien à redire au sujet du désir ; quelque chose doit donc clocher chez celui qui vous a dit de pratiquer l'état sans désir. Il [le désir] est une réalité ; ça [l'état sans désir] est faux - il vous falsifie. Le désir est là. En tant que tel, il ne peut être mauvais, il ne peut être faux, car il est bien là.
Le véritable problème, c'est la solution. Vos problèmes sont sans fin en raison des fausses solutions que vous leur avez inventés. Sans réponse, la question n'a pas lieu d'être. Elles sont interdépendantes ; vos problèmes et vos solutions vont de pair. C'est parce que vous voulez utiliser certaines réponses pour mettre fin à vos problèmes que ces problèmes sont sans fin. Les nombreuses solutions offertes par tous ces saints, les psychologues, les politiciens, ne sont pas vraiment des solutions du tout. C'est évident. Ils ne peuvent que vous exhorter d'essayer plus ardemment, de pratiquer toujours plus de méditation, de cultiver l'humilité, de vous tenir sur la tête, et encore et encore plus ; toujours dans la même veine. C'est tout ce qu'ils savent faire. Si vous rejetiez vos espoirs, vos peurs, votre naïveté et traiteriez ces types comme des hommes d'affaires, vous vous apercevriez qu'ils ne tiennent pas leurs promesses, et qu'ils ne le feront jamais. Mais, vous persévérez à gober les fausses promesses que vous proposent les experts.
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Aller au bar ou au temple revient exactement au même ; c'est prendre sa dose quotidienne.

En se servant de modèles comme Jésus, Bouddha ou Krishna nous détruisons la capacité de la nature à créer des individus uniques.
 
Il serait plus intéressant d'apprendre des enfants, que d'essayer constamment de leur enseigner comment se conduire, comment vivre et comment fonctionner. 

Tout ce que je peux vous garantir, c'est qu'aussi longtemps que vous serez à la recherche du bonheur, vous demeurerez malheureux.
 
Le fait est simplement que si vous n'avez pas de problème, vous en créez un. Sans problème, vous ne vous sentez pas vivant.
 
Cette chose compliquée que vous appelez " mental " a créé beaucoup de choses destructrices. De loin la plus destructrice de toutes est Dieu.
 
La pollution atmosphérique est des plus inoffensives comparée aux pollutions spirituelles et religieuses qui ont pestiférées le monde.
 
La nature s'occupe de créer des individus absolument uniques, alors que la culture n'a inventé qu'un seul gabarit auquel tous doivent se conformer. C'est grotesque.


U. G Krishnamurti