Méditation : on chasse les idées reçues

Le phénomène bien-être du moment, fait parler de la méditation. La découvrir se révèle souvent être une épreuve et la maîtriser s'avère plus difficile qu'on ne l'imagine. Le terme, souvent utilisé à mauvais escient, nous fait croire à une pratique qui ne serait que calme et volupté. La vérité est toute autre. On remet les pendules à l'heure avant de tenter l'expérience.
Remerciements à Fabrice Midal, auteur de « Pratique de la méditation », Ed. Le Livre de poche

Par Juliette Vergnaud - Le 26/10/2012

La méditation ne s'appuie sur aucune croyance

Cette pratique s'adresse à tous sans exception. Elle nous permet de chercher qui nous sommes, sans nous dicter quoi que ce soit. Aucune idéologie n'y est rattachée.
Souvent confondue avec le bouddhisme, parce qu'on la retrouve dans cette religion, elle ne met pas en avant une philosophie particulière et incite chacun à trouver son propre chemin.

Toutes les expériences méditatives sont inhérentes à la nature humaine. Ça ne peut pas être séparé de nos vie et de ce que nous sommes.( Étienne )

La méditation ne relaxe pas

Il suffit de se mettre en position de méditation, le dos droit, pour se rendre compte que cette pratique ne détend pas forcément. Elle peut même avoir l'effet inverse si nous n'arrivons pas à maîtriser certaines tensions ou si nous ne sommes pas suffisamment attentif au moment que nous vivons, au présent. Si vous commencez une séance en étant stressée, la méditation vous permettra de mieux gérer vos sensations d'angoisse et non de les éliminer.
Comme nous le dit Fabrice Midal dans son ouvrage : « Prétendre que pratiquer vise à nous faire vivre un moment de relaxation, à réduire le stress […] est un profond contresens. »
Et aussi bizarre que cela puisse paraître, rester en position assise, le dos droit avec les mains sur les genoux pendant une vingtaine de minutes peut s'avérer bien plus contraignant et difficile qu'on ne l'imaginait et nous éloigner davantage de la détente.

La méditation ne permet pas de faire le vide

Comme cette pratique est une expérience qui cherche à bouleverser notre rapport à la vie et au monde, elle doit se vivre entièrement et activement. Faire le vide nous placerait à côté de cette expérience, passivement.
Fabrice Midal affirme même : « La médiation ne vise nullement à vider l'esprit mais à l'apprivoiser. A ne plus lutter contre lui. »
Il suffit de quelques minutes de pratique pour se rendre compte qu'il est totalement impossible de déconnecter ou vider son esprit de toute pensée.

La méditation est une expérience perturbante

La  méditation nous fait sortir d'un certain confort et nous invite à nous ouvrir à ce qui nous entoure. L'expérience est risquée dans le sens où elle perturbe et nous met face à notre âme et à ce que nous voulons profondément.
« Nous affirmons être libres sans nous rendre compte que nous sommes les esclaves d'instincts, de pulsions et de contraintes qui n'ont rien à voir avec ce que nous sommes et à quoi nous aspirons vraiment », nous dit Fabrice Midal. A chacun donc de construire son âme, seul, sans préjugés.  A chacun d'oser faire l'effort. Mais pas toujours évident de les éloigner de notre esprit.

La médiation ne cherche pas à se focaliser sur soi

Pas évident à ressentir et à comprendre au moment où l'on commence à s'y mettre… Mais la méditation doit aider à être plus présent dans la réalité, à ne pas tout considérer en fonction de notre seul désir.
« La méditation ne consiste en rien à fuir la réalité, pour se réfugier par exemple dans une sorte de cocon protecteur », souligne Fabrice Midal. « Elle nous invite au contraire à apprendre à voir les choses comme elles sont ».
Pour vous aider à être pleinement dans le présent, il est souvent plus facile de commencer les séances en groupes avec une voix-guide.

Source: http://www.elle.fr/Minceur/Dossiers-minceur/Meditation-on-chasse-les-idees-recues-2234812

Fabrice Midal:

Méditer, cela consiste en quoi exactement ?

Méditer consiste à développer une attention délibérée à ce qui est, sans chercher à l'interpréter ou à le modifier d'une quelconque manière. Cela se fait en trois étapes : s'asseoir confortablement, se focaliser sur son souffle en le sentant venir en soi et sortir de soi, et ramener l'esprit à la respiration quand il s'égare. Ce qu'il ne manquera pas de faire des centaines de fois. Tout est là. Vous voyez, méditer n'est pas compliqué et ne demande aucune compétence particulière. Mais le paradoxe est que cette simplicité n'est pas facile à réaliser. Elle demande en effet d'accepter de pratiquer avec tout ce que vous êtes dans le moment et de faire face, sans les fuir ni les saisir, à vos états d'âme et difficultés.

Vous souvenez-vous de la première fois que vous avez médité ?

Bien sûr ! J'avais 21 ans. Je ressentais une infinie souffrance que rien ne pouvait apaiser. Je me suis engagé dans la pratique de la méditation presque en désespoir de cause. J'avais peur que cela ne soit trop compliqué, trop ésotérique, mais je fus immédiatement rassuré. Rien de ce qu'on me montrait, m'expliquait, n'était difficile. De plus, j'entrevoyais la possibilité d'être sincère, y compris dans ma manière d'exprimer ma souffrance. La méditation n'est pas magique pour autant. Mais, grâce à elle, depuis, j'établis un rapport libre, direct, entier, conscient, avec ce que je rencontre. Quoi qu'il arrive, je me sens enraciné.

Sur la méditation Nous délivrer du nihilisme


Source: http://www.lepoint.fr/livres/fabrice-midal-la-course-au-controle-de-soi-menace-notre-societe-14-10-2012-1516705_37.php

Màj: 08.2/10/15