Méditation : on chasse les idées reçues
Le phénomène bien-être du moment, fait
parler de la méditation. La découvrir se révèle
souvent être une épreuve et la maîtriser s'avère plus
difficile qu'on ne l'imagine. Le terme, souvent utilisé à mauvais
escient, nous fait croire à une pratique qui ne serait que calme et volupté.
La vérité est toute autre. On remet les pendules à l'heure
avant de tenter l'expérience.
Remerciements à Fabrice Midal, auteur de « Pratique de la méditation
», Ed. Le Livre de poche
Cette pratique s'adresse à tous sans exception. Elle
nous permet de chercher qui nous sommes, sans nous dicter quoi que ce soit.
Aucune idéologie n'y est rattachée.
Souvent confondue avec le bouddhisme, parce qu'on la retrouve dans cette religion,
elle ne met pas en avant une philosophie particulière et incite chacun
à trouver son propre chemin.
Toutes les expériences méditatives sont inhérentes à la nature humaine. Ça ne peut pas être séparé de nos vie et de ce que nous sommes.( Étienne )
Il suffit de se mettre en position de méditation, le
dos droit, pour se rendre compte que cette pratique ne détend pas forcément.
Elle peut même avoir l'effet inverse si nous n'arrivons pas
à maîtriser certaines tensions ou si nous ne sommes pas suffisamment
attentif au moment que nous vivons, au présent. Si vous commencez une
séance en étant stressée, la méditation vous permettra
de mieux gérer vos sensations d'angoisse et non de les éliminer.
Comme nous le dit Fabrice Midal dans son ouvrage : « Prétendre
que pratiquer vise à nous faire vivre un moment de relaxation, à
réduire le stress […] est un profond contresens. »
Et aussi bizarre que cela puisse paraître, rester en position assise,
le dos droit avec les mains sur les genoux pendant une vingtaine de minutes
peut s'avérer bien plus contraignant et difficile qu'on ne
l'imaginait et nous éloigner davantage de la détente.
Comme cette pratique est une expérience qui cherche
à bouleverser notre rapport à la vie et au monde, elle doit se
vivre entièrement et activement. Faire le vide nous placerait à
côté de cette expérience, passivement.
Fabrice Midal affirme même : « La médiation ne vise nullement
à vider l'esprit mais à l'apprivoiser. A ne plus lutter
contre lui. »
Il suffit de quelques minutes de pratique pour se rendre compte qu'il
est totalement impossible de déconnecter ou vider son esprit de toute
pensée.
La méditation nous fait sortir d'un certain
confort et nous invite à nous ouvrir à ce qui nous entoure. L'expérience
est risquée dans le sens où elle perturbe et nous met face à
notre âme et à ce que nous voulons profondément.
« Nous affirmons être libres sans nous rendre compte que nous sommes
les esclaves d'instincts, de pulsions et de contraintes qui n'ont
rien à voir avec ce que nous sommes et à quoi nous aspirons vraiment
», nous dit Fabrice Midal. A chacun donc de construire son âme,
seul, sans préjugés. A chacun d'oser faire l'effort.
Mais pas toujours évident de les éloigner de notre esprit.
Pas évident à ressentir et à comprendre
au moment où l'on commence à s'y mettre… Mais
la méditation doit aider à être plus présent dans
la réalité, à ne pas tout considérer en fonction
de notre seul désir.
« La méditation ne consiste en rien à fuir la réalité,
pour se réfugier par exemple dans une sorte de cocon protecteur »,
souligne Fabrice Midal. « Elle nous invite au contraire à apprendre
à voir les choses comme elles sont ».
Pour vous aider à être pleinement dans le présent, il est
souvent plus facile de commencer les séances en groupes avec une voix-guide.
Source: http://www.elle.fr/Minceur/Dossiers-minceur/Meditation-on-chasse-les-idees-recues-2234812
Fabrice Midal:
Méditer, cela consiste en quoi exactement ?
Méditer consiste à développer une attention
délibérée à ce qui est, sans chercher à l'interpréter
ou à le modifier d'une quelconque manière. Cela se fait en trois
étapes : s'asseoir confortablement, se focaliser sur son souffle en le
sentant venir en soi et sortir de soi, et ramener l'esprit à la respiration
quand il s'égare. Ce qu'il ne manquera pas de faire des centaines de
fois. Tout est là. Vous voyez, méditer n'est pas compliqué
et ne demande aucune compétence particulière. Mais le paradoxe
est que cette simplicité n'est pas facile à réaliser. Elle
demande en effet d'accepter de pratiquer avec tout ce que vous êtes dans
le moment et de faire face, sans les fuir ni les saisir, à vos états
d'âme et difficultés.
Vous souvenez-vous de la première fois que vous avez
médité ?
Bien sûr ! J'avais 21 ans. Je ressentais une infinie souffrance que rien ne pouvait apaiser. Je me suis engagé dans la pratique de la méditation presque en désespoir de cause. J'avais peur que cela ne soit trop compliqué, trop ésotérique, mais je fus immédiatement rassuré. Rien de ce qu'on me montrait, m'expliquait, n'était difficile. De plus, j'entrevoyais la possibilité d'être sincère, y compris dans ma manière d'exprimer ma souffrance. La méditation n'est pas magique pour autant. Mais, grâce à elle, depuis, j'établis un rapport libre, direct, entier, conscient, avec ce que je rencontre. Quoi qu'il arrive, je me sens enraciné.
Sur la méditation | Nous délivrer du nihilisme |
Source: http://www.lepoint.fr/livres/fabrice-midal-la-course-au-controle-de-soi-menace-notre-societe-14-10-2012-1516705_37.php |
Màj: 08.2/10/15
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